Comment bien préparer son volontariat en mission humanitaire ?
Partir en mission humanitaire est un projet important. Cette forme de volontariat vise souvent des situations d’urgence ou l’intervention dans des zones en crise (famine, guerre, épidémie, catastrophe naturelle, etc.). Pour autant, un tel don de soi n’implique pas forcément de devenir salarié ou bénévole au sein d’une association. Il est possible de participer à un programme de financement, permettant de s’investir en France, comme à l’étranger. Vous avez quelques semaines disponibles pendant vos vacances et aimeriez soutenir une cause qui vous tient à cœur ? Vous cherchez à savoir comment organiser votre action afin d’accomplir cette belle ambition et occuper pleinement votre place de citoyen du monde ? YouthID accompagne justement les jeunes de moins de 35 ans à devenir des acteurs du changement. Découvrez donc avec nous le guide complet permettant de bien préparer son volontariat en mission humanitaire.
1. Identifier ses motivations à partir en mission humanitaire
Vous êtes particulièrement sensible au sort des réfugiés politiques en France ? La famine dans le monde vous révolte ? Pour vous, les catastrophes naturelles et leurs conséquences exigent de passer à l’action de toute urgence ? Si vous voulez soutenir une cause, vous pouvez décider de donner de votre temps et de votre engagement. Cette aide est toujours précieuse, et votre générosité peut vous offrir une expérience inestimable. Sur une planète malmenée par les conflits, la précarité et les désastres écologiques, la mobilisation peut en effet apporter un sens à notre vie.
Restez cependant humble, et gardez à l’esprit que vous ne pourrez pas révolutionner chaque problématique à vous seul. En vous intégrant dans une population locale, vous allez devoir accepter que vos représentations ne soient pas universelles. Ne tombez pas dans l’ingérence et entretenez votre modestie. Cette aventure est aussi une extraordinaire opportunité d’apprendre des autres.
Il est indispensable de déterminer ce qui vous attire dans les missions humanitaires, pour monter un projet cohérent avec vos aspirations. Si vous envisagez de devenir volontaire à l’étranger, vous aurez par exemple l’occasion de découvrir une culture différente et développer des compétences linguistiques. Vous pourrez de plus étoffer votre CV en vivant une expérience de travail solidaire. Si votre séjour est bien planifié, il est probable que votre altruisme vous mènera à faire des rencontres inoubliables et construire des relations fortes. Mais avant toute chose, ce sera certainement l’opportunité de porter un regard nouveau sur certaines situations. Soyez conscient que la souffrance des autres risque de vous transformer, et faire évoluer votre rapport au monde. Ce peut être cependant une vraie richesse, qui vous accompagnera toute votre vie.
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2. Déterminer le contexte de son volontariat
Choisir le lieu du projet humanitaire
Après avoir repéré vos motivations, il vous faudra désigner une destination pour votre intervention. Vous pouvez vous engager pour une cause locale ou vous tourner vers un voyage humanitaire. Vous êtes peut-être particulièrement attiré par l’Afrique, l’Asie, ou préférez un séjour en Europe. Vous avez soif d’ailleurs et n’avez pas peur du dépaysement ? Renseignez-vous d’abord sur le lieu de votre expédition :
- son histoire ;
- ses coutumes (faux pas à ne pas commettre), ses religions ;
- ses langues ;
- ses difficultés et leurs origines ;
- ses relations à l’international (liens avec la France, en particulier) ;
- les risques éventuels pour votre sécurité et mesures spécifiques1 en cours (en rapport à la crise sanitaire, par exemple).
Ne misez pas tout sur vos connaissances en anglais. Vous pourriez vous retrouver face à des personnes ne parlant que la langue locale. S’il vous est difficile de communiquer sur place, vous vous exposez à un périple bien plus hasardeux. Selon votre zone d’action, il sera donc sage d’apprendre les rudiments du dialecte régional. Ainsi, vous vous assurez des échanges simplifiés et manifestez votre intérêt pour vos hôtes : le b.a.-ba du bon globe-trotter !
Identifier la période et la durée de son action
Vient ensuite la programmation de votre volontariat. Vous pouvez avoir recours à quelques semaines de vacances, tirer profit d’une période de chômage ou demander un congé de solidarité si vous êtes salarié.
Selon le contrat choisi pour votre mission humanitaire, vous pourrez apporter un soutien plus ou moins long aux associations. Vous avez peu de temps à consacrer à cette intervention ? Ce n’est pas un problème ! Il est envisageable de ne participer qu’une semaine, ce qui sera déjà très bien. N’ayez pas de scrupules, donner de sa personne pour une action caritative est toujours un geste remarquable. Cependant, il est aussi possible d’apporter votre aide sur un intervalle plus long, pouvant aller jusqu’à 2 ans.
3. Financer sa période d’engagement volontaire
Vous rêvez de vivre une expérience initiatique, à l’autre bout de la Terre et à moindre coût ? Bonne nouvelle : il existe plusieurs possibilités pour partir en mission humanitaire tout en étant rémunéré. Gardez des souvenirs inoubliables et gratuits de votre aventure humanitaire grâce aux indemnités des dispositifs suivants :
- Le service civique vous permet d’apporter votre aide dans un organisme agréé par l’État.
- Le corps européen de solidarité (CES), appelé précédemment service volontaire européen, offre l’opportunité de s’engager sans frais dans les pays de l’Union européenne ou les destinations partenaires.
- Le programme Erasmus + vous donne la liberté de suivre une partie de vos études en Europe sans débourser des fortunes, grâce aux aides financières.
- Le volontariat international en administration (VIA) consiste en un service civique à l’étranger, effectué pour des institutions de l’État français.
- Le volontariat international en entreprise (VIE) est dédié aux missions dans le monde entier, au sein d’une compagnie française.
- Le volontariat de l’OFAJ2 permet de s’engager en Allemagne pour pas cher.
- Le volontariat de l’OFQJ3 propose des actions citoyennes au Québec, au Canada ou en Amérique latine.
D’autres contrats sont encore possibles, comme les chantiers internationaux ou le congé de solidarité internationale entre autres. Ceux-ci n’offrent pas la chance de partir tous frais payés, mais permettent de rester non-professionnel de l’humanitaire.
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4. Choisir un organisme d’aide humanitaire
Après avoir réfléchi à votre mode de financement, vous allez devoir vous pencher sur le choix de la structure qui va vous accompagner dans votre projet. Nombreuses sont les associations, ONG ou fondations qui proposent de telles collaborations. Il va donc falloir faire le tri. Pour cela, il est avant tout indispensable de repérer les potentielles arnaques, désormais régulières dans le secteur. Pour éviter les mauvaises surprises, voici nos conseils :
- Ne payez vos frais d’inscription qu’une fois sur place.
- Fuyez les organismes non agréés.
- Choisissez entre engagement humanitaire et tourisme : volontourisme ne rime pas avec éthique.
- Renseignez-vous sur la structure (ses coordonnées, vos contacts sur place, les prestations incluses dans les tarifs, etc.)
- Éviter les missions en orphelinat ou auprès des animaux, dont la déontologie peut souvent questionner4.
Pour déterminer l’organisme de votre coopération, vous devrez prioriser selon vos propres convictions. Vous avez réfléchi en amont à vos motivations, c’est maintenant l’occasion de faire le lien avec le type d’aide que vous aimeriez mettre à disposition. Par exemple, l’UNICEF est spécialisé dans les actions de solidarité auprès des enfants. Une étudiante infirmière pourra opter pour la Croix-Rouge, afin de porter secours et assistance en dispensaire, apporter les premiers soins et administrer certains médicaments. Peut-être préféreriez-vous participer à la reconstruction de zones sinistrées par la guerre ou des catastrophes naturelles ? Vous pouvez aussi choisir de contribuer à l’approvisionnement de nourritures ou de fournitures dans certains camps de migrants. À vous d’orienter votre mission d’intérêt général vers les sujets qui vous animent !
5. Anticiper les démarches administratives avant de partir en mission humanitaire
Au minimum 2 mois avant votre départ, vous devrez entreprendre des démarches pour structurer correctement votre action. Il vous faudra avant tout vous inscrire officiellement pour le projet associatif de votre choix. Renseignez-vous sur la prise en charge de certaines formalités par l’organisme qui vous accompagne. Peut-être devrez-vous réserver vous-même votre billet d’avion, ou prévoir un autre transport pour rejoindre le lieu de la mission. Consultez votre banque sur vos moyens de paiement à l’étranger. Il est aussi conseillé de faire du change pour la monnaie locale, afin d’avoir de l’argent liquide sur place.
N’attendez pas le dernier moment pour programmer les formalités administratives : celles-ci peuvent nécessiter un certain délai. Il est donc indispensable d’anticiper correctement les démarches, car ces documents peuvent être requis en cas de voyage humanitaire :
- Un visa ;
- Un passeport ;
- Une assurance-assistance internationale (avec rapatriement sanitaire) ;
- Une carte européenne d’assurance maladie ;
- Un carnet de vaccination à jour et une carte de groupe sanguin.
N’oubliez pas ensuite de glisser vos papiers d’identité, votre numéro d’assuré, et celui de la ligne téléphonique de votre compagnie dans vos bagages. Si vous partez pour une longue durée, libérez votre éventuelle location et résiliez vos différents contrats (électricité, gaz, eau, internet, etc.).
6. Ne pas négliger sa propre santé
Afin de ne pas rapporter de mauvais souvenirs dans vos valises, n’oubliez pas votre propre sécurité ! Vous ne pourrez secourir personne si vous êtes vous-même dans le besoin. Considérez votre état de santé actuel et vos antécédents. Prévoyez un compte-rendu médical (en anglais) si vous avez une maladie chronique.
Prenez en compte votre destination et ses caractéristiques. Certaines pathologies infectieuses y sont-elles courantes ? Les conditions d’hygiène risquent-elles d’y être précaires ? Quel sera votre accès aux soins ? Adaptez vos préparatifs selon le moment de votre séjour et sa durée (sécheresse, mousson, froid hivernal, etc.). En fonction de tous ces éléments, envisagez d’avoir avec vous des sachets de réhydratation orale, des comprimés pour purifier l’eau et une moustiquaire. Il faudra aussi prévoir des vêtements adéquats pour votre destination et vos activités sur place.
Faites le point avec votre médecin traitant sur les vaccins impératifs et les potentielles maladies parasitaires présentes dans la zone où vous vous rendez (paludisme, par exemple). Il pourra peut-être vous prescrire certains médicaments préventifs. Consultez votre dentiste et faites les soins nécessaires avant de prendre la route. Enfin, n’oubliez pas votre trousse de premiers secours5 ainsi que vos traitements habituels dans votre sac.
7. Partir en mission humanitaire avec du soutien
Si un tel projet peut avoir un côté grisant, il est en revanche possible que vous viviez des épisodes difficiles durant votre action humanitaire. Malgré toute votre organisation préalable, vous pouvez être confronté à des imprévus, des conditions de vie parfois éprouvantes ou un climat rigoureux. L’éloignement de son foyer et de ses proches peut procurer un sentiment de nostalgie ou le mal du pays. La violence du choc culturel est alors d’autant plus brutale. Par ailleurs, être témoin de la détresse des autres n’a rien d’anodin et peut affecter le moral de certains.
Des solutions permettent toutefois de limiter l’impact de ces potentielles épreuves. Afin d’anticiper certaines problématiques ou de vous rassurer sur ce qui vous attend, contactez d’anciens volontaires ayant participé à la mission humanitaire que vous devez rejoindre. N’hésitez pas à interpeller les équipes sur place avant votre arrivée. Cette démarche offre une chance de repérer les personnes sur lesquelles vous pourrez vous appuyer et de vous faire une idée plus précise de vos futures relations sur les lieux. Vous pouvez aussi organiser un voyage à plusieurs. Vous serez ainsi entouré par d’autres gens avec qui échanger sur votre ressenti. Quoi qu’il en soit, pensez à prévoir un forfait téléphonique adapté à votre destination. Cela vous garantira de garder contact avec vos proches, quelle que soit la distance.
Participer à une mission humanitaire est l’occasion d’apporter sa contribution auprès de la communauté internationale. Ainsi, vous occupez pleinement votre place de citoyen du monde. Prenez le temps de bien organiser votre intervention, afin que cette aventure vous offre l’opportunité de vivre pleinement cette expérience enrichissante.
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Elsa Caplet pour YouthID
Sources :
[1] Ministère de l’Europe et des affaires étrangères
[2] Office franco-allemand pour la jeunesse
[3] Office franco-québécois pour la jeunesse
[4] Enquête d’Envoyé Spécial « Avec les meilleures intentions du monde »
[5] Sécurité Sociale