Nous sommes Coraline et Théo en CES en Bulgarie à Sofia, dans une association qui s’appelle TRAP. Nous travaillons avec les jeunes autour de la question de la créativité.
Avec le covid, les rassemblements dans les lieux fermés ne sont plus ou que très peu autorisés. Beaucoup de jeunes n’osent plus franchir le pas de la porte de TRAP. Alors il nous fallait trouver autre chose pour être un peu stimulés dans notre CES malgré la situation inédite que nous vivons.
J’avais envie d’écrire cet article pour donner des pistes aux jeunes qui voudront partir en volontariat et qui rencontreront des imprévus. Comment rebondir quand on n’est pas tout à fait stimulé par les tâches qui nous sont données ?
Que faire en cas d’imprévu ?
Tout d’abord il ne faut pas avoir peur de poser beaucoup de questions aux personnes avec lesquelles nous travaillons : Avec qui tu travailles ? Comment es-tu financé ? Quels sont les organismes avec qui tu es en lien ?
Cette approche permet de se faire des contacts et de parfois aller aider ailleurs lorsque les activités de l’organisme sont en stand by, ce qui peut être fréquent en temps de covid.
Il ne faut pas hésiter aussi à demander à toutes les personnes que tu connais s’ils connaissent des associations dans le pays où tu iras en commençant par ton organisme d’envoi (Youth ID connait du monde tout autour du monde!).
Aussi autre petit conseil, prends contact avec l’Institut Français ou l’Alliance Française de ton pays d’accueil soit par le biais de ton organisme soit par toi-même. Ils peuvent eux aussi te donner des pistes à creuser pour découvrir différentes actions qui existent dans la ville de ton CES.
Une fois une petite liste d’associations, de manifestations culturelles ou sportives faite, il ne faut pas hésiter à en parler avec ton directeur ou ta directrice (ou avec ton mentor si tu en as un). Il ou Elle n’a peut-être pas conscience qu’au-delà de tes missions, tu aimerais découvrir d’autres choses. Tu es en volontariat pour une asso certes, mais tu as aussi le droit de sortir de ta bulle pour voir ce qu’il se passe chez les autres. C’est aussi une belle façon de valoriser ton volontariat.
Disclaimer : bien entendu ce n’est que ma manière de voir une année à l’étranger, il ne faut pas que tu te sentes forcer a faire 1001 choses si toi tu n’en as pas envie, à chacun son expérience ! Le but premier c’est que tu te sentes bien 🙂
L’oganisation d’un Festival de Cirque en Bulgarie
Pour notre expérience personnelle, TRAP était sponsor d’un festival de cirque ‘Le mini art fest’ (les festivals sont encore autorisés en Bulgarie avec une capacité limitée et avec la plupart des activités en extérieur).
Nous en avions déjà entendu parler au préalable par le biais de l’Institut Français. Comme nous étions demandeurs pour faire d’autres choses pour contrer l’ennui du covid, mon directeur a demandé à la directrice du festival si elle acceptait deux volontaires français dans son équipe.
Elle était elle-même danoise et ça ne lui posait pas de problème que nous ne parlions pas (très bien) le bulgare. Il faut savoir que ce festival se déroulait sur nos jours de travail au centre, mais nous nous étions entendu avec le directeur pour aller prêter main forte au festival sur nos heures de travail, après tout c’était du volontariat pour une manifestation qu’eux-mêmes soutenaient.
Et nous voilà donc partis pour trois jours de festival intense.
JOUR 1
Le vendredi nous avions rendez-vous à 16h mais nous avons découvert, seulement quelques minutes avant, que le festival avait complètement changé d’endroit.
Alors lorsque nous sommes arrivés le chapiteau n’était pas monté et du coup les informations étaient données au compte goutte.
C’était la panique mais malgré tout nous avons pu être formés et aider les deux directeurs comme on le pouvait.
Il y avait une compagnie française La Cie des Hommes penchés avec laquelle nous avons sympathisé. Ensemble, nous avons fait une petite séance de gainage avant de commencer à accueillir le public. C’était une soirée assez éprouvante compte tenu de tous les changements de dernière minute mais aussi très formatrice.
JOUR 2
Le deuxième jour nous commencions à 10h, la directrice aussi artiste animait un atelier à la même heure. La veille nous lui avons été d’une aide précieuse, ce qui lui a permis de nous faire confiance et de nous laisser gérer un peu plus de choses et d’accueillir les nouveaux volontaires de la journée. Nous avons passé la journée entre l’accueil, le merchandising et les tickets. J’ai eu la chance d’apercevoir un extrait du spectacle de danse d’une cie italienne, c’était très beau .
En fin de soirée Ivan Shopov et son trio TRIGAIDA jouait nous avons pu aller assister à tout le concert, nous aimions beaucoup cet artiste découvert en Bulgarie. Et cette fois-ci il venait en groupe avec une chanteuse bulgare. C’était la première fois que nous en entendions une en live et nous étions aux anges (je vous recommande d’aller écouter des chants bulgares, c’est une expérience mystique).
JOUR 3
Le troisième jour, mêmes horaires que la veille. Après un café et un tram qui n’est jamais passé nous voilà arrivés au festival. Rebelote la directrice était en workshop alors nous avons installé le merch ainsi que la vente de ticket. Au fur et à mesure que le festival se déroulait, les autres bénévoles se rapportaient à nous quand ils avaient une question. Nous avions trouvé notre place.
Dans l’après-midi Théo a participé à un atelier jonglage et il a appris quelques tours. Pour la représentation de la cie française nous avons placé le public sous le chapiteau et parmi les spectateurs se trouvaient l’ambassadrice de France en Bulgarie et l’attachée culturelle de l’Institut Français. La représentation s’est très bien passée et le public était ravi.
Pendant ce temps nous installions un bar pour tout le monde, et nous avons pu faire la connaissance de l’ambassadrice à ce moment-là.
Pour clôturer le festival nous avons assisté à une cérémonie de récompense et nous avons reçu la fourmi des meilleurs bénévoles. Ca nous a surpris et après coup j’ai réalisé que la barrière de la langue n’avait pas été un problème, nous avons réussi à nous rendre utile et à gérer les imprévus. C’est heureux et rebooste malgré la fatigue que nous sommes rentrés chez nous.
La bonne nouvelle de cette expérience c’est que ça a aussi profité à notre association bulgare. Le Mini Art Fest et Trap ont décidé de faire une soirée caritative mêlant musique et cirque en décembre et nous, les volontaires, serons les organisateurs de cet évènement.