En septembre 2019, j’ai participé à un programme Erasmus+ de formation sur le thème des Droits Humains en Roumanie, dans la petite ville de Sfantu George, grâce à l’association Youth ID. A l’aide de jeux, de débats et d’ateliers, nous avons tenté de réfléchir aux Droits Humains et à la meilleure façon de transmettre leurs valeurs aux populations avec lesquelles chaque participant était en contact dans sa vie professionnelle. La plupart d’entre nous travaillons avec des populations vulnérables, des jeunes aux parcours parfois difficiles.


S’adapter aux différences culturelles

Lors des premiers débats  que nous avons eu en Roumanie, les participants, venant de beaucoup de pays différent, communiquaient de la façon qui leur était la plus familière. Ils parlaient parfois de façon franche ou abrupte, parfois enrobée de beaucoup de précaution. En tant qu’étudiante chercheuse travaillant sur la radicalisation au Royaume Uni, je suis, depuis le début de mon parcours académique, confrontée à une culture politique particulière. En effet notre formation est codifiée par un certain nombres de règles. Je citerai par exemple la non-violence verbale dans les discussions ou encore créer un « safe space ». Ce concept désigne un espace de discussion dans lequel quelqu’un qui subit des discriminations est (en principe) assuré de ne pas être confronté aux violences qu’iel subit au quotidien. 

L’éducation informelle pour créer des espaces tampons 

Nous avons eu l’occasion, grâce aux espaces dédiés aux retours sur nos expériences, de parler des différentes façons d’exprimer nos idées dans un  contexte international, et particulièrement Européen. Nous avons ensuite créé un certain nombre de règles afin d’accommoder les différentes sensibilités de chacun. Ce fut un moment important pour moi. Je suis heureuse que chacun d’entre nous soit reparti dans son pays d’origine avec une nouvelle ouverture et sensibilité par rapport au partage des idées. 

Passage à une plus grande échelle 

Le rôle particulier de chaque participant (psychologue, éducateur spécialisé, avocat, activiste par exemple) présage aussi que certaines de ces idées pourront être transmises à une plus grande échelle. C’est dans ces ajustements culturels que réside, selon moi, la richesse de ces programmes d’échanges. J’aimerais remercier Youth ID, la Commission Européenne, ainsi que l’équipe Roumaine pour ces moments d’échanges et de réflexions. Merci aussi à Clémence qui m’a recommandé ce projet suite à sa participation avec Youth ID à un échange au Pays Bas et à la conférence « Mobilités et discriminations ».