En se rendant à Sidi Ghanem, Marrakech, l’équipe Youth ID a rencontré Emerging Business Factory (EBF). Sidi Ghanem est un ancien quartier industriel de Marrakech qui a été frappé par la crise du textile à partir des années 1980. C’est donc dans un ancien atelier de textile qu’est né Emerging Business Factory en décembre 2015. Il s’agit du premier incubateur privé de Marrakech. Un événement qui reflète une nouvelle tendance pour la ville rouge marocaine : la digitalisation du travail. Le pilote de cette organisation est Taoufik Aboudia, un sérial entrepreneur, qui nous partage aujourd’hui les clés de réussite de EBF et sa vision de la jeunesse.

Emerging Business Factory

Partie I – EBF, des résultats impressionnants

Retour au base avant, qu’est-ce qu’un incubateur ?

Commençons par la base, puisque nous risquons de rencontrer certaines de ces structures lors de notre parcours Youth ID. Un incubateur est une structure d’accompagnement à la création d’entreprise. Ces organisations sont sous les feux des projecteurs depuis plusieurs années face à l’engouement général pour la culture start-up. Beaucoup les considèrent comme des acteurs fondamentaux pour renforcer la place de la jeunesse. Pourquoi ?

Premièrement, car la demande d’investissement est simple et accessible : un ordinateur + une bonne connexion internet + des idées et du savoir + beaucoup de travail.  Quatre éléments que chaque jeune peut avoir en sa possession relativement facilement – contrairement à un CDI. Deuxièmement, dans ces structures la jeunesse est très rapidement responsabilisée car elle est là pour créer et gérer des entreprises, souvent digitale, à forte valeur ajoutée. Les incubateurs sont donc souvent présentés comme de véritables outils d’émancipation et formation de la jeunesse !

Rentrons dans le concret avec Emerging Business Factory

Pour pas perdre de temps, on commence direct par la recette magique du succès EBF :

La recette = budget serré + idées novatrices + travail acharné + synergie

Avec une capacité de 120 postes de travail, EBF accueille depuis un an en continu entre 10 à 16 start-ups. Elles sont toutes tournées vers le digital & les nouvelles technologies. La moyenne d’âge est autour de 25 ans et les profils variés (commerciaux, ingénieurs, littéraires… on y trouve même une dermatologue développant un produit pour effectuer soi-même les contrôles de routine). Les occupants de Emerging Business Factory travaillent avec le monde entier, que ce soit en tant qu’employés pour de grandes entreprises ou sous un statut d’auto-entrepreneur (né en 2016 au Maroc). Peu importe vos diplômes, peu importe votre âge, peu importe votre localisation, seule la wifi et vos compétences jouent pour faire partie de la famille EBF.

Partie II – Comment Emerging Business Factory a réussi ?

C’est ce que nous avons voulu comprendre lors de notre entretien avec Taoufik Aboudia. Il veut avec EBF faire passer un message à la jeunesse marocaine. Alors qu’elle pourrait aujourd’hui entreprendre facilement grâce aux nouvelles technologies et à sa proximité avec le marché français, les jeunes marocains n’ont peu ou pas la culture du risque – obligatoire pour l’entrepreneuriat. La société pousse la plupart des étudiants à s’orienter vers l’emploi stable, ceux de la fonction publique.

« A la fin de ses études, le jeune marocain quitte son père pour découvrir un nouveau père : son boss »

Taoufik souhaite rompre avec cette culture patriarcale. Il veut transmettre via un dialogue intergénérationnel, lui même étant passé par des succès comme des échecs entrepreneuriaux, une culture du risque.

3 mots clés pour définir Emerging Business Factory ?

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Quelle est votre préoccupation de fonctionnement permanente ?

Quand on lui pose cette question, Taoufik répond sans hésiter « Manque de rigueur sur les P&L« . Face à cette certitude on ose pas avouer qu’on a oublié ce que c’est les P&L. Le P&L, de l’anglais Profit and Loss, en français « pertes et profits », défini la notion d’opportunité anticipée à travers les coûts et les bénéfices attendus. En finance, il s’agit d’une façon de modéliser un projet ou une affaire donnée afin de faire apparaître la marge qui peut être récupérée.

Le plus grand succès de votre incubateur ?

En un peu plus d’un an, EBF a accompagné une demi douzaine de projets avec succès. Par exemple Linkry qui a pu pivoter avec succès dans son business model « en adoptant l’espace et le réseau EBF. Nous avons été impliqué en partenariat avec Comm1possible ou la baleine mécanique de Pascal Molina à différentes manifestations pour la COP22 à Marrakech. »

Un échec du Emerging Business Factory et comment avez-vous rebondi ?

Manque de régularité des événements, c’est pourtant le cœur palpitant du projet EBF. Nous revenons là-dessus en 2017 avec une préparation de plus en plus sérieuse du financement qui faisait défaut, nous sommes entrain de ficeler des partenariats avec des mécènes, sponsors et partenaires pour que le S2 2017 connaisse une régularité de l’événementiel EBF.

Comment attirer les personnes dont vous avez besoin ?

Dans l’idéal il faudrait pouvoir sensibiliser sur l’entrepreneuriat le plus tôt possible. Il est déjà trop tard quand on attend la fin des études ou le chômage des jeunes pour l’envisager comme une solution. Pour autant on peut continuer à apprendre toute sa vie et c’est pourquoi on dispense des formations au sein de EBF; mais « le plus tôt les jeunes seront formés, lplus vite ils pourront être indépendants et créateurs de richesse pour notre pays » !

Question binaire (si tu as suivi tu devrais pouvoir répondre !)

Développement continu ou par étape

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Équipe ou procédure

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Stabilité ou innovation

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Qualité ou quantité

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Partie III – Comment dupliquer le succès de Emerging Business Factory ?

Emerging Business Factory